La présente réflexion constitue une rétrospective de la justice pénale rendue par les juridictions coutumières congolaises. Elle interroge les modalités de résolution des conflits mobilisées dans la justice pénale coutumière et la manière dont elles peuvent être réinvesties dans la justice pénale actuelle. Elle tente de proposer, dans le cadre des travaux de réforme de la justice pénale congolaise, quelques balises à partir des référentiels endogènes de la justice pénale rendue par les juridictions coutumières, en guise de réponses à la désaffection des populations à la justice pénale étatique du fait de sa distance socio-culturelle. En effet, cette justice pénale étatique apparaît comme un modèle voyageur, conçu suivant le modèle occidental, de sorte qu’elle est en perte de repères et semble se retrouver au cœur d’une indigénisation par les populations-usagers, du fait de son inadéquation aux valeurs sociales et culturelles de la société congolaise. Elle révèle une certaine ambivalence normative. Ainsi, dans la perspective de la réforme de la justice pénale en RD Congo, il importe de consacrer une justice endogène, négociée et inclusive, à l’antipode d’une justice importée et imposée, facteur d’exclusion sociale et même du sous-développement.
Initialement publié à la Revue International du Chercheur, cet article est republié sur Village Juridique Congolais pour plus de vulgarisation et aussi parce que monsieur TATY MANTIMA Harris (un des co-rédacteurs) est expert de notre plateforme.
